Philosophie ♛ Parménide » ★ Sa philosophie et ses écrits ★ Le proème ★ La vérité ..........★ Quels sont les attributs de l'être ? ★ La δοξα ★ Conclusion Hexamètres ♛ lois de la pensée ♛ attributs négatifs de l'être Proème ♛ vérité ♛ nature

Parménide est originaire d'Elée, en Italie du Sud. Il est né entre 540 et 470 et mort entre 445 et 415.
On lui doit le concept d'être. Il faut comprendre l'étant, tout en rejetant le "devenir" d'Héraclite. L'être est opposé aux étants.
Parménide renoue avec la poésie. Il écrit en hexamètre. Il crée des ambiguïtés pour faire passer des messages philosophiques compliqués.
Il se demande à quelles conditions un raisonnement est valide. Il est à l'origine des lois qui déterminent cela. Les lois de la pensée entrent en contradiction avec ce que nous disent nos sens.
Il va énoncer des attributs de l'être qui sont des attributs négatifs.

On a conservé plusieurs fragments longs de Parménide qui appartenaient tous à un seul et même poème. Ce poème est divisé en trois parties :
- Une introduction, le Proème, où il raconte l'initiation qu'il aurait vécu et qui lui permet de raconter le poème qui suit.
- Une première partie où il parle de la vérité grâce à des arguments soutenus. Dans cette partie, il est question de deux chemins, celui du "est" et celui du "n'est pas". De ces deux chemins, seul le chemin du "est" est praticable.
- Une deuxième partie sur la nature. Elle concerne la physique de Parménide où il va tenter d'expliquer le monde.

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Le proème est un style identique à celui de la mythologie. C'est une image d'un homme qui marche sur un chemin. Cela commence par une invocation aux Muses. Le poète se fait une sorte d'intermédiaire entre une divinité et les hommes. Il y a une initiation à la vérité par une divinité, donc le poète peut transmettre cette vérité. Là où Homère et Hésiode invoquaient les Muses, Parménide évoque une divinité anonyme. Même si Parménide s'inscrit dans un style mythologique, il tente tout de même d'y insérer une forme de rationalité.

Dans ce proème, il y a une multiplication de l'image du chemin. Avec Parménide, cette image du chemin reçoit une notion philosophique, car elle fait référence aux schèmes. Le ὁδος est un schème encore très vivant. Pour Parménide, le chemin est ce qu'il faut suivre pour avoir la clé du savoir, de la vérité. Mais en se mettant en chemin, on peut se perdre, s'égarer. On peut donc aboutir à l'erreur ou bien à une aporie. Le chemin, c'est arriver à une certaine méthode de savoir.

Comme Héraclite, la vérité n'est pas celle que Parménide aurait forgée, mais celle que la déesse lui aurait soufflée. C'est un bon moyen pour prendre de la distance avec l'opinion du peuple.

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Dans cette partie, Parménide parle de deux seuls chemins pour penser : celui du "est", du πειθω, voisin du chemin de la vérité, et celui du "n'est pas" où il est impossible de dire ou d'indiquer ce qui n'est pas, ce qui fait de lui un chemin impraticable. Si on garde l'idée du chemin, il est impossible de dire ce qui est indicible, car on parle du chemin de l'indicible. L'idée du chemin va nous permettre de penser des choses qui sont impensables. Il y a une distinction entre le contenu du savoir et le moyen de savoir.
Pour qu'on puisse penser, il faut exclure le "non être" et suivre uniquement "l'être". Il faut rejeter le non-être, ce qui va assurer à l'être la vérité.
Parménide dit : "Le même, en effet, est aussi bien penser qu'être", ce qui revient à dire que l'être est la condition de la pensée car l'être est commun à toute chose et c'est parce qu'il est ce fond commun à toute chose qu'il va garantir ce fond commun à la pensée. L'être n'est pas l'objet de la pensée, mais la condition de la pensée. Il y a univocité de l'être. Pour tous les étants, il y a une seule façon d'être, une seule façon d'exister. Il y a un seul sens de l'être car il est la seule condition de la pensée.
Cette thèse s'oppose à la pluravocité et aux théorie de Platon et d'Aristote. Pour Parménide, il y a un seul sens à l'être, mais aussi au non-être, le néant absolu.

Dans cette partie, Parménide prend position par rapport à ses prédécesseurs. Dans ces écrits, on retrouve à la fin les Ioniens, car ils confondent le non-être et de devenir. Rien ne nait de l'être. L'être est un, éternel, divin, absolu. Par conséquent, il doit demeurer inchangé, immortel, stable, unique. Depuis, rien ne peut provenir du non-être puisqu'il est le néant absolu. Il veut rompre définitivement avec l'ambivalence du mythe, il impose une séparation radicale entre être et ne pas être. En faisant cela, il va être à l'origine de l'énonciation de 3 lois fondamentales :
- Le principe d'identité : L'être est. L'être est l'être et il n'est rien d'autre que l'être. Il est strictement identique à lui-même. Une chose est identifiée à elle même.
- Le principe de non-contradiction : L'être n'est pas le non être. Une chose ne peut pas être en même temps son contraire.
- Le principe du tiers exclu : L'être est, le non-être n'est pas. Au sein des deux opposés, il n'y a aucun intermédiaire, aucun troisième terme.

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1. L'être est inengendré et impérissable.
Selon le principe du tiers exclu : Si l'être avait été engendré, il viendrait soit de l'être, mais cela est impossible car on en viendrait à postuler l'existence d'un être antérieur, soit du non-être, ce qui est également impossible car le non-être est le néant absolu. Donc, l'être ne nait de rien. Par conséquent, l'être est inengendré.
Selon le principe de raison suffisante : Il faut qu'il y ait une raison pour qu'une chose arrive d'une façon plutôt que d'une autre. L'être ne doit pas être engendré car rien ne justifie qu'il faut qu'il soit engendré à un moment plutôt qu'à un autre. Si l'être devait disparaitre, pourquoi disparaitrait-il à un moment plutôt qu'à un autre ? Puisque l'être n'a aucune raison de disparaitre, l'être est impérissable.

2. L'être est un et continu. L'être ne peut pas être divisé. On ne peut rien distinguer à l'intérieur de lui-même car l'être est seul. Il est donc indivisible et un.
Parménide rejette l'existence du vide. Si l'être est indivisible, s'il est tout, rien ne peut exister en dehors de lui. Il n'y a donc pas de vide. De plus, il n'y a pas d'espace où le vide viendrait s'intercaler en l'être.
Le continu s'oppose au concept du discret, qui est une succession de divisions dont le nombre est illimité. Le continu sous-entend qu'il n'y a jamais de division entre les éléments. L'être est continu, il n'y a pas de vide. La pensée elle-même est continue, et comme l'être est la condition de la pensée, l'être est continue aussi.

3. L'être est immuable et immobile. En Grèce, la nécessité était une déesse qui faisait que les choses arrivaient comme elles devaient arriver et non autrement. La nécessité contrait l'être à rester lui)même. L'être n'est pas susceptible d'un changement : il ne peut pas se mouvoir car il est tout ce qui existe. Il ne peut pas quitter un endroit pour un autre car il est déjà. Il n'est pas susceptible des changements qui affectent les étants. Il est immuable en vertu de son rôle transcendantal de condition de possibilité de la pensée.
Imaginons que nous voulons compter : 2 + 2 = 4. Mais subitement, on pourrait dire 2 + 2 = 5, nous serions alors incapables de compter et donc de penser. Les lois mathématiques doivent donc être immuables pour que l'on puisse compter.

4. L'être est parfait. Toute forme d'imperfection est par définition incompatible avec l'air. Si l'être n'était pas parfait, il aurait un défaut ou un manque, ce qui est une forme de non-être, alors que l'être ne peut pas être le non-être par le principe de contradiction. S'il manquait quelque chose à l'être, on ne serait plus en mesure de penser.

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On ne peut pas dire que les choses qui ne sont pas existent. Il n'y a pas d'ontologisation possible du devenir. Il est tout de même possible d'en parler grâce au langage car la pensée, elle, est continue, alors que le langage, lui, est discontinu. Il y a donc une discontinuité dans le devenir. Parménide recours à un mythe pour décrire le monde dans une position statique, au contraire des Ioniens. L'univers est formé à partir de 2 formes, la lumière et l'obscurité, et à partir de deux entités : la terre et le feu. Ces deux entités vont s'organiser en une image sphérique où la lumière (jour) et l'obscurité (nuit) vont s'alterner. Cette succession va faire apparaitre le mouvement.
Il est possible d'attribuer un nom aux choses qui nous entourent en fonction de certains critères qui vont nous servir de critères explicatifs pour comprendre l'univers. On peut nommer une chose par sa relation avec la lumière et l'obscurité.

L'être est la condition de la pensée, mais il faut comprendre l'être dans son rapport par rapport à l'homme. La pensée a un rôle fondamental car on introduit un critère pour penser les choses : la dénomination. En partant de l'observation du devenir, on arrive à l'être.
La pensée est fondée sur l'être et la continuité de l'être. Ce qui va pouvoir faire exister des choses en devenir.
La δοξα, c'est l'opinion qui est le mode de penser, le mode sur lequel il est possible de penser les choses qui nous entourent.
C'est grâce à l'être et à la pensée qu'on peut figurer quelque chose.

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L'être, chez Parménide, c'est la condition d'unification par la pensée de l'homme. L'être n'est ni transcendant, ni immanent, mais transcendantal. L'être, par sa stabilité et son unité, c'est ce qui nous permet de penser les choses qui nous entourent.