Philosophie ♛ Les Sophistes » ★ Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Pourquoi apparaissent-ils ? ★ Contexte politique ★ Les caractéristiques des sophistes ★ Protagoras ..........★ Sa vie ..........★ Sa pensée politique ..........★ L'éducation ..........★ La doctrine du relativisme ★ Que justifie le rôle du sophiste au point de vue de la connaissance ? ★ Gorgias ..........★ Sa vie ..........★ Sur le non-être ou sur la nature ..........★ Hélène ★ L'idée de καιρος ★ Conclusion

Nous sommes à l'époque de Démocrite. Encore à notre époque, il y a un long débat qui remonte à l'époque des sophistes : Les sophistes sont-ils des philosophes ou non ?
Platon et Aristote vont condamner les sophistes, mais ils leur attribuent un grand nombre de questions qui sont des questions philosophiques.
Les sophistes ont diffusé la pensée morale à travers la Grèce. Les sophistes sont des philosophes, des journalistes, des professeurs, des politiques.
Les philosophes, au départ, venaient de la côte ionienne ou de la grande Grèce. Dans la seconde moitié du 5e siècle, il va y avoir l'essor d'Athènes qui est le centre de l'activité économique. Athènes attire les penseurs et les forme, ce qui favorise l'expansion du régime démocratique athénien. De ce fait, la ville a besoin de nouvelles formes d'éducation, de pensée et cela, les sophistes le proposent.

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Au 5e siècle, à Athènes, une oligarchie était mise en place. La première réforme de démocratie se fera en 594 avec la réforme de Solon. Solon décide d'ouvrir l'ἑκκλεσια à l'ensemble des citoyens. Mais les classes sociales sont maintenues en fonction de la fortune des familles.
Quand les fils de Pisistrate vont être chassés, la démocratie va revenir. Clisthène va proposer des réformes, ce qui va faire naitre la démocratie athénienne que nous connaissons. C'est une démocratie directe. L'assemblée a plus de pouvoir. L'ἑκκλεσια devient l'organe d'élection le plus important. Il instaure une prytanie, une sorte de reddition de compte et un trostracisme.
Tous les citoyens peuvent ainsi faire des propositions.
Il y aura d'autres réformes avec Thémistocle, dont le tirage au sort des Archontes.
Periclès et Ephialte vont accélérer le processus de la démocratie. L'accès à la magistrature est possible à l'ensemble des citoyens, sauf des plus pauvres. Un système de subvention publique est mis en place, les tâches publiques sont alors rémunérées.
Tous les citoyens sont amenés à exercer une fonction politique. Le pouvoir politique ne revient plus aux citoyens les plus riches, les plus influents,... L'élite aristocratique n'est plus privilégiée au point de vue politique.

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Aristote considère les sophistes comme ses adversaires et il est plus facile de combattre un adversaire quand il est "unique". Il y a cependant un ensemble de caractéristiques communes à ces sophistes :

- Ce sont des professeurs itinérants : dans le droit grec, on est citoyen d'une seule cité. Donc, les sophistes se font fort d'enseigner l'esprit politique aux citoyens alors qu'ils ne sont pas citoyens eux-même de la cité. Ils sont donc enfermés dans une contradiction car ils enseignent quelque chose alors qu'ils n'ont aucune légitimité. Il y a chez les sophistes une réflexion sur la transmission du savoir. Ils sont les premiers, avant Aristote, à se demander quel est leur rôle.
Ce sont des professeurs, l'éducation se fait contre rémunération. Ils instruisent deux types de personnes : les futurs sophistes et les citoyens afin de leur permettre de mieux exercer leur rôle de citoyen. Pour cela, ils font des conférences publiques, ou alors ils sont des "ambassadeurs" de leur cité et sont envoyés dans d'autres villes, ou ils se font professeurs privé et sont protégés par leur hôte. Ils sont donc toujours protégés par quelqu'un. Leur "salaire" pouvait juste entretenir leur famille, et ils devaient également entretenir leurs élèves.
Ils enseignent la rhétorique pour pouvoir parler en public. Un bon citoyen est capable d'exprimer son opinion devant la cité, il est capable de convaincre, de mettre en cause les arguments des adversaires. La rhétorique est un art, une pratique spécialisée dont les sophistes sont les premiers théoriciens. Ce sont eux qui ont codifié la rhétorique, tant au niveau des parties du discours qu'au vocabulaire spécifique.
Les sophistes enseignent également l'excellence

- Les sophistes prennent parti dans un débat entre le νομος et la φυσις. Tous les sophistes ont pris parti dans ce débat à un degré plus ou moins fort.

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Protagoras est né en Thrace vers 490-484. Il fait un premier voyage à Athènes entre 460 et 454 en tant que professeur itinérant. A la même époque, il va intégrer le cercle de Periclès. A ce titre, Periclès le chargera de rédiger la constitution d'une cité pour une colonie, Thurioi. Les sophistes ne sont pas de simples professeurs, ils utilisent leurs connaissances théoriques pour en faire quelque chose. Cette constitution était inspirée par le modèle athénien. Il est mort en 415. Son projet est un projet démocratique, au niveau éducatif, politique, éthique, et de la connaissance. Protagoras est le premier a avoir essayé de théoriser la pensée démocratique dans tous ses aspects. Protagoras est le fondateur du relativisme.

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On connait sa pensée politique grâce à Aristote.
Les hommes et les animaux sont créés. Zeus charge alors deux Titans, Prométhée et Epiméthée, de répartir les capacités entre les animaux et les hommes. Epiméthée va répartir toutes les facultés entre les animaux, équitablement. Prométhée va alors voler le feu et les arts pour les transmettre aux hommes. Prométhée va être condamné pour son geste à se faire manger le fois chaque jour par un aigle et à être enchaîné au Caucase.
Les hommes décident de former des groupes pour résister aux animaux, mais ils ne s'entendent pas, ils s'entretuent donc, car ils n'ont pas encore l'art politique. Zeus va alors envoyer Hermès répartir entre tous les hommes deux facultés : ἁιδος et δικη. Tous doivent respecter ces deux principes. Tous ceux qui ne pourrons pas les respecter seront mis à mort.

Les hommes ne peuvent vivre entre eux sans posséder la politique. la politique est donc indispensable et doit être répartie de façon universelle entre tous les hommes. Aιδος et δικη sont les conditions qui rendent possibles la cité car elles permettent aux hommes de cultiver un sentiment commun. Tous les hommes possèdent ces deux facultés. De ce fait, on va assister à l'instauration de codes politiques particuliers variant en fonction des conditions historiques particulières.
Le développement de ces capacités implique un apprentissage, ce qui justifie le rôle d'enseignant du sophiste.
Si toutes les cités possèdent ces capacités, mais développent des codes différents, on assiste à un relativisme juridico-politique.
Puisque tous les hommes possèdent ces capacités, l'existence de la démocratie est justifiée. Protagoras est donc le premier à fournir une justification de la démocratie et le fait qu'il faille l'inscrire dans la continuité politique.

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Dans le domaine de l'éducation, Protagoras va bouleverser la méthode. Il ne croit pas seulement aux talents naturels. L'éducation est un mixte des talents naturels et des exercices. Tout le monde a la capacité de développer ces facultés par l'éducation.
L'éducation doit commencer dès le plus jeune âge. L'enseignement du sophiste ne sera utile que si l'élève a reçu une éducation dès son plus jeune âge.
Or, les sophistes ne rencontrent que des individus qui ont déjà un parcours derrière eux. Le sophiste enseigne à de jeunes adultes qui sont sur le point de devenir des citoyens. Il ne substitue pas l'enseignement traditionnel, mais la continuité de celui-ci. Il ne veut pas rompre avec l'ordre établi, mais il doit apporter un plus par rapport à cette tradition qui est capable de s'adapter aux mutations des sociétés et de participer à cette évolution.
Protagoras insiste sur deux éléments : la connaissance et la τεχνη. Il insiste sur la nécessité de lier la dimension théorique et pratique, l'un sans l'autre ne sert à rien. Il donne à son enseignement une finalité immédiate car les leçons qu'il dispense peuvent être directement mises en application dans la cité.
Il y a des leçons publiques et privées. Donc leur enseignement est profitable à tout le monde. Pour la défense du sophiste, il faut reconnaitre qu'il doit gagner sa vie et donc qu'il ne peut pas toujours distribuer son savoir gratuitement.

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Les questions d'ordre épistémologiques. L'affirmation principale de Protagoras est : "L'homme est la mesure de toute chose de celle qui sont du sens où elle sont, de celles qui ne sont pas, au sens où elle ne sont pas". Les choses sont ce dont l'homme fait usage. Cela signifie que l'ordre du monde ne vient plus d'un principe cosmique, mais ce serait l'homme qui déterminerait le sens des choses qui l'entourent. Les choses sont avant tout les biens matériels dont l'homme décide de la valeur, mais c'est aussi décider de la valeurs d'un individu.
Il faut comprendre les choses d'un point de vue subjectif, il faut se centrer uniquement sur l'individu et sur sa vision du monde. Même les codes sociaux sont relatifs à un cadre dans lequel ils sont fixés. Ces codes sont définis par un cadre culturel.

Relativisme phénoménal : relativisme qui apparait à un phénomène particulier.
L'homme entendu en tant que genre, qu'espèce : cela signifie que la valeur des choses ne va plus être attribuée en fonction des choses extérieures. L'humanité est responsable des codes qu'elle attribue, des décisions qu'elle prend. Elle ne doit plus faire reposer ses codes sur un principe transcendantal.
L'homme en tant qu'individu social : chaque communauté impose ses règles selon sa propre réalité.
Être mesure : Il faut restreindre le domaine de nos connaissances à ce qui appartient à ce que nous pouvons apercevoir. Les dieux n'appartiennent pas au domaine de notre expérience. Les dieux ne se manifestent pas directement à nous. La finitude de la vie humaine nous empêche de découvrir le caractère des dieux. Plutôt que nier la présence du divin, Protagoras s'appuie sur la tradition mythologique. Dans ces conditions, il est impossible d'énoncer quoi que ce soit au sujet des dieux car l'expérience des dieux excède le champs de nos connaissances cognitives. Il faut suspendre notre jugement. L'homme ne peut mesurer si les dieux existent ou pas car il ne peut se prononcer que sur l'existence ou la non existence de ce qui appartient au champs de son expérience. Par exemple, l'homme peut mesurer l'être et le non-être de ce qui appartient au champs humain.
Mesurer : imposer une limite aux choses. Il faut fixer des bornes, des limites, appliquer une forme de détermination, c'est à dire ce qui est de l'ordre du convenable et ce qui ne l'est pas, attribuer une qualité à une chose. Ici, l'homme apporte aux choses du monde qui l'entoure une qualité dont il décide qu'elle leur correspond.
Protagoras dit que l'homme doit être au centre de la pensée, ce qui est une innovation en philosophie. Avant lui, il fallait comprendre l'homme à partir des dieux, puis de la nature, puis, avec Protagoras, à partir de lui-même. Ce philosophe arrache la vérité à son ancienneté. L'homme peut essayer de se comprendre soi-même. Mais si on décide que l'homme est l'objet principal de la préoccupation, il y aura une limitation de la connaissance, de la pensée. Tout ce qui est du ressort d'une forme de spéculation autour de l'existence d'une réalité, d'une nature en soi est rejetée. On ne peut comprendre la nature en tant qu'homme. L'homme est une individu fini, mais nous ne pouvons connaitre quelque chose que d'un seul aspect. La mesure que nous pensons sur les choses est donc toujours propre, singulière, à un groupe. Il n'y a pas de vérité en soi.
Protagoras est donc le fondateur du relativisme car attribuer l'origine de l'humanité, c'est supprimer l'idée d'un centre de référence qui dépasserait l'homme, qui dicterait la vérité sous chaque chose. Nous arrivons dès lors à une nouvelle forme de vérité : l'adéquation. C'est une adéquation entre l'appareil imperceptuel et le moment présent.

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Il ne faut plus prendre la perception en considération car c'est propre à chaque individu. Il faut donc prendre comme critère la capacité à améliorer la perception, notre condition, de permettre de changer les dispositions pour que nous ressentions des sensations meilleurs par rapport au monde. Le sophiste, c'est celui qui parvient à nous amener à une état où nos perceptions seront meilleures que nos perceptions de base.
Tous les individus sont égaux, certains parviennent cependant à mieux s'élever que d'autres. C'est cela, une pensée démocratique.

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Gorgias est né à Leontium (sud de l'Italie) vers 485-480. C'est le frère d'un médecin et le disciple d'Ampédocle. En 427, il est chargé de former une ambassade à Athènes pour se défendre contre Syracuse. Il prononcera un discours et aura beaucoup de succès. Il va alors parcourir la Grèce et aura plusieurs disciples, dont Isocrate (rival de Platon). On va lui ériger une statue et il aurait entretenu des relations difficiles avec Platon, ce que le dialogue contre Gorgias de Platon nous apprend. Comme Gorgias était très célèbre, on a conservé plusieurs textes, discours, dont l'interprétation était assez difficile :
- Discours sur le non-être ou sur la nature : nous en avons conservé deux résumés par Sextus Empiricus (scepticisme)
- L'éloge d'Hélène : il essayait de prendre la défense d'Hélène qui aurait été abusée par la rhétorique de Paris.
- La défense de Palamède : Gorgias démontre dans cette oeuvre qu'il était impossible que Palamède ait fait ce qu'il était dit qu'il avait fait.

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C'est un traité mythologique dont le but est de renverser l'ontologie de Parménide. C'est une critique interne au sens où il faut prouver l'impossibilité de l'ontologie si on décide de la mener à son terme. Ce traité est donc l'analyse de trois affirmations progressives :
- Rien n'est : il n'y a rien qui existe. Le non-être existe tout autant que l'être car le non-être est le non-être. On définit donc le non-être. De ce fait, rien n'est.
- Même si l'être était, il serait inconnaissable : Les choses que nous voyons, que nous entendons, nous les voyons et les entendons parce qu'elles sont représentées. Donc, si la perception nous donne accès à des images mentales, on pourrait donc imaginer le non-être. Si on peut se représenter les choses qui ne sont pas, on ne peut pas accorder aucune confiance aux choses qui sont représentées par notre imagination. Donc, quand on croit connaitre l'être, on n'a aucune garantie que ce qu'on connait est bel et bien l'être. La représentation qu'on a de l'être n'est pas une forme de connaissance avérée.
- Même si l'être était connu, il serait impossible d'en rendre compte par le langage : Si on connaissait l'être, il faudrait le transmettre. Or, la perception et le langage sont hétérogènes, il n'y a donc aucune adéquation. Il est impossible de décrire ce que nous percevons sous la forme du langage.

L'objectif de ce raisonnement est de débarrasser la pensée de l'ontologie et de l'anti-métaphysique. La conséquence de ce raisonnement est la réhabilitation de l'apparence. Il faut identifier le réel et l'apparence. Il ne faut donc pas prétendre aller au-delà de ce qui nous apparait. Ce qui existe, c'est ce qu'on perçoit. L'être est toujours modifié car les choses, les hommes bougent tout le temps. Donc, les contradictions font partie intégrante de notre univers. Il faut donc essayer de convaincre par la persuasion qu'une affirmation sera plus vraie que l'autre. Le discours devient donc le maitre des apparences au sens où il crée des apparences en ce qu'il va mettre en avant pour créer un réalité en parallèle qu'il va essayer de transmettre aux autres. Le langage a la faculté de mettre en relief certaines apparences, l'apparence qu'il met en relief est légitime.
On en est reconduit à un monde d'illusions, d'apparences, où le langage jour un rôle de persuasion.

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Hélène n'était pas coupable car elle a été victime du langage, des belles paroles, de Paris. L'art rhétorique cultive cette puissance du discours de ne mettre en avant que le bon côté des choses. Le langage ne supprime pas la contradiction, mais l'être humain ne peut pas vivre avec une contradiction. Voilà pourquoi il faut que l'homme prenne une décision, ce en quoi le discours va aider. Le monde est un monde paraitre, mais il faut encore donner du sens, du relief, du contraste, au monde. la finalité de cette production de contraste est de produire du plaisir. L'idée est de créer un monde plus agréable par le discours, et non pas de reproduire le monde en tant que tel. par conséquent, le discours n'est plus de l'ordre du logique, du rationnel, mais de l'ordre du poétique. Le langage produit une illusion au sens où ce qu'il exprime n'est pas conforme au réel, mais il produit une illusion qui est préférable, souhaitable, qui crée une cohérence entre l'homme et le monde qu'il habite au point d'élaborer un monde culturel commun.

Gorgias ne rompt pas avec la théorie de l'être, mais la poésie nous transmet des illusions, des émotions. Ce qui permet de revenir à une forme d'inter-subjectivité, ce qui est de l'ordre de la communication entre différents sujets. Le discours que produit le sophiste produit une émotion qui est partageable par plusieurs individus. Le langage n'a pas pour but de nous mettre en relation avec le réel, mais de toucher l'âme, de produire une émotion.
Selon Gorgias, l'âme est passive. on doit considérer l'émotion et le fait que l'âme est toujours ouverte au langage, mais selon les individus, elle l'est plus ou moins. Le discours seul ne peut rien, mais il lui faut recourir à la persuasion. La persuasion se base principalement sur le rythme et Gorgias va inventer un certain nombre de figures de style qui créent une musicalité du discours en tant qu'envoûtement. Le sophiste est donc une sorte de magicien qui agit directement sur l'âme.
Gorgias dit que la rhétorique n'est ni bonne ni mauvaise, qu'elle est un ensemble de techniques, ce qui permet de faire passer une affirmation, de même manière qu'un médicament n'est ni bon ni mauvais.

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Le temps n'est pas continu et homogène. Il y a des moments plus favorables que d'autres pour créer une émotion. Les mécanismes de la persuasion consistent à choisir les bons moment pour produire tel et tel discours pour faire passer telle ou telle émotion. La rhétorique est donc l'art du καιρος. Le temps est donc discontinu, fait de moments propices pour telle ou telle émotion. L'art du sophiste, c'est avant tout l'art du καιρος.

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Les sophistes se demandent quelle est l'utilité des philosophes antérieurs sur la vie démocratique.
On balaye l'idée d'un savoir absolu pour promouvoir une forme de scepticisme, de relativisme, qui deviendrait le seul mode de connaissance dans un régime démocratique.